La Forteresse de Mimoyecques

Située à quelques kilomètres du site des Deux Caps et destinée à accueillir un nouveau type d’arme appelé V3, la forteresse de Mimoyecques, surnommée également « le canon de Londres », est l’une des constructions spéciales de l’organisation Todt.

Un nouveau type d’arme

L’ingénieur allemand Coenders reprend en 1942 le principe du canon à longue portée et innove en imaginant la pompe à haute pression. Le canon se constitue d’un tube de 150 m de long et d’un calibre de 15 cm pourvu régulièrement de petites chambres contenant une charge explosive. Actionnées au passage de l’obus, elles devaient ainsi l’accélérer progressivement jusqu’à 1500 m/s pour pouvoir parcourir 160 km et ainsi atteindre Londres depuis les côtes du Pas-de-Calais. Chose étonnante, les nazis décident, en même temps que le développement, l’essai et la mise en service de cette arme, de construire les installations de tir dans le nord de la France dès 1943.

La construction de la Forteresse de Mimoyecques

C’est au printemps 1943, en arrière du site des Deux Caps sur la commune de Landrethun-le-Nord, que l’organisation Todt débute la construction de cette base souterraine de tir. Plus d’un millier d’hommes parmi lesquels une main d’œuvre forcée aux origines très diverses travaille jusqu’à l’été 1944. Ils creusent jusqu’à plus de 100m de profondeur un vaste réseau de galeries desservant 5 puits de tir de 5 canons chacun. L’objectif était d’envoyer 1500 obus par jour. Outre les nombreux problèmes rencontrés dans la mise au point de cette arme, le site a été repéré rapidement par les Alliés et massivement bombardé. Toutefois, l’ouvrage ne sera atteint que le 6 juillet 1944 grâce à des bombes Tallboy, plus puissantes. Après la libération par les Canadiens le 5 septembre, le site est dynamité par les Anglais en mai 1945.

La visite de la Forteresse de Mimoyecques

L’ouvrage est ensuite abandonné. Des propriétaires privés vont en faire un musée qui ouvre ses portes en 1984. Puis en 2008, la forteresse est acquise par le « Conservatoire des Espaces Naturels du Nord et du Pas-de-Calais ». Le site permet l’observation géologique depuis 88 millions d’années. Il abrite aussi en période automnale et hivernale une des plus importantes colonies de chauve-souris du Nord de la France. Après une période de travaux, le site est de nouveau ouvert au public en 2010 sous la gestion de La Coupole. Aujourd’hui, la « Communauté de Communes de La Terre des Deux Caps » est en charge de l’accueil touristique et valorise l’histoire et le patrimoine naturel. Elle bénéficie d’un partenariat actif avec La Coupole sur la partie historique.

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