L’histoire de la conquête spatiale

Aldrin sur la Lune lors de la mission Apollo 11. © NASA

L’histoire de la conquête spatiale trouve son origine dans les avancées technologiques réalisées par l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Dans le climat de guerre froide qui s’installe entre l’URSS et les États-Unis dès 1945, l’accès à l’espace devient un enjeu tant stratégique qu’idéologique.

Wernher von Braun (au centre) pendant le programme Apollo (années 1960) © NASA

Le partage des savoirs

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale se produit un transfert de technologies considérable : les vainqueurs (Américains, Soviétiques, Français et, dans une moindre mesure, Britanniques) récupèrent l’héritage de Peenemünde, le centre de recherche sur les V1 et V2.

L’ensemble des grands programmes, civils et militaires, lancés dans le domaine astronautique pendant la période de la guerre froide, ont utilisé les fondements techniques posés par Von Braun et son équipe de 1936 à 1945. De fait, tous les missiles balistiques militaires et les lanceurs spatiaux des années 1950 et 1960 sont les descendants directs du V2.

Le bras de fer des deux grandes puissances

Tout au long de la guerre froide, la stratégie militaire des deux grands empires qui s’affrontent – américain et soviétique – repose sur deux armements : la bombe atomique et le missile balistique.

À partir de 1955, le territoire des deux « Grands » devient vulnérable en permanence : le temps de vol d’un missile intercontinental est d’environ 30 minutes ; par ailleurs, des sous-marins, sans cesse en mouvement, sont porteurs de missiles mer-sol à ogive nucléaire. S’établit alors la « coexistence pacifique » basée sur « l’équilibre de la terreur », c’est-à-dire la dissuasion par destruction mutuelle assurée.

L’équilibre de la terreur

La « crise des missiles de Cuba », en 1962, constitue l’apogée du danger pour l’humanité entière. Suite à l’installation de missiles nucléaires soviétiques à moins de 200 km des côtes de Floride, le monde est au bord de la Troisième Guerre mondiale. Le niveau d’alerte de l’US Air Force est porté à DEFCON 2 (sur une échelle de 5, DEFCON 1 étant le niveau maximal), soit le plus haut état d’alerte jamais atteint (et qui ne l’a plus été depuis). La stratégie de la destruction mutuelle assurée montre alors ses limites.

Paradoxalement, l’issue positive de la crise inaugure une nouvelle période dans la relation entre le bloc américain et le bloc soviétique : la « Détente », dont le symbole le plus marquant est l’installation, en 1963, du « téléphone rouge », ligne directe entre la Maison-Blanche et le Kremlin, afin d’éviter une escalade entre les deux rivaux.

La lutte entre les deux « Grands » se reporte alors progressivement sur un terrain pacifique, où la propagande s’efforce d’établir la supériorité d’un système idéologique en vantant ses succès technologiques : la conquête spatiale.

La course à l’exploit

Jusqu’en 1965, l’Union Soviétique est toujours en avance d’un épisode sur les États-Unis : elle envoie en orbite le premier satellite artificiel (Spoutnik I) en 1957, puis le premier Homme dans l’espace : Youri Gagarine (1961).

Mais la NASA, fondée en 1958, qui s’appuie sur les formidables capacités de recherche de l’industrie de pointe américaine, mène avec méthode des programmes de préparation à un vol habité vers la Lune (Mercury, Gemini), afin de répondre au défi lancé par le président Kennedy en 1961, à savoir envoyer un Américain sur la Lune et le ramener vivant avant 1970.

Le programme Apollo bénéficie de l’essor extraordinaire des technologies de la troisième Révolution industrielle (électronique, informatique, télécommunications).

La fusée Saturn V au décollage le 16 juillet 1969 © NASA

C’est l’équipe de Wernher von Braun – naturalisé américain en 1955 malgré son appartenance passée au parti nazi – qui conçoit la gigantesque fusée Saturn V chargée de mettre en orbite le vaisseau spatial avant son voyage vers la Lune.

Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong est le premier Homme à marcher sur le sol lunaire. Cette date restera l’une des dates essentielles du XXe siècle.

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