Des déportés pour construire les fusées du Grand Reich

Deux déportés du camp de Dora travaillent au câblage du système de guidage du V2. Un élément hautement technique qui contraste avec les sabots portés par l’homme de droite. © La Coupole / Ullstein Bild

À partir de 1942, la production d’armements et le recours à la main-d’œuvre esclave deviennent une composante centrale du système concentrationnaire nazi. Au printemps 1943, les dirigeants du programme des fusées (Von Braun, Dornberger) y font appel et se compromettent pour faire face à une pénurie de personnel non qualifié en vue de la fabrication en série de la A4 (V2).

Vue du Hall 41 à l’intérieur de l’usine Mittelwerk du camp de concentration de Dora. La galerie a été creusée par les déportés pour permettre de dresser la fusée V2 à la verticale et effectuer les dernières vérifications techniques. © La Coupole / Ullstein Bild

À la recherche d’un modèle

Après le premier tir réussi d’une fusée A4, le 3 octobre 1942, le régime de l’Allemagne nazie décide de la produire en série. Albert Speer, ministre de l’Armement et de la production de guerre du Reich, propose à Arthur Rudolph, chargé de celle-ci à Peenemünde, de visiter l’usine aéronautique Heinkel, près de Berlin. Depuis le début de 1943, un Kommando du camp de concentration de Sachsenhausen y a été installé et le projet apparaît comme pilote dans le lien entre la SS et l’industrie.

La première application à Peenemünde

Pour les V2, Rudolph décide d’employer une main-d’œuvre concentrationnaire extraite de Buchenwald et ensuite rattachée administrativement au camp de Ravensbrück. Un premier transport achemine à Karlshagen sur la Baltique des détenus allemands et soviétiques. Ils sont rejoints, le 11 juillet 1943, par 400 déportés de France arrivés à Buchenwald par le premier convoi parti de Compiègne vers ce Konzentrationslager (KL, camp de concentration), le 25 juin précédent. Simultanément, une série de camps annexes est affectée à la production d’éléments pour les fusées du Grand Reich qui sont assemblées à l’usine de Peenemünde, tels que Wiener-Neustadt avec des détenus de Mauthausen ou Friedrichshafen avec ceux de Dachau.

 

De Peenemünde à Dora

Cependant, dans la nuit du 17 au 18 août 1943, le centre de recherche, repéré par les Britanniques, est bombardé par la RAF, ce qui fait peser une menace sur la production des armes secrètes. Hitler décide, dès lors, de transférer celle-ci dans un site souterrain et protégé des bombardements qui prendra le nom de Dora.

 

 

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